RÉCITAL
Artiste très attendue des Dijonnais, Hélène Grimaud ravit son public, dans un Auditorium qui fait …
Cette personnalité charismatique dépeint magnifiquement les Jeux d’eau à la villa d’Este de Liszt. Son toucher d’une infinie délicatesse illustre la beauté enchanteresse de la villa de Tivoli, et la fluidité de son phrasé celle des perles d’eau qui jaillissent de part et d’autre de ce fabuleux jardin. Les jeux d’eau de Ravel entraînent la pianiste dans des arpèges et des glissandi qui illuminent son jeu à la fois aérien, expressif et clair. Continuant au sein d’un univers impressionniste, la pianiste interprète la Cathédrale engloutie de Debussy. Sa maîtrise des nuances — des intenses pianissimo aux puissants fortissimo —, témoigne de sa remarquable sensibilité. Les premiers accords graves qui ouvrent la pièce sont intensément évocateurs et l’expressivité de la pianiste met en lumière une grande profondeur, illustrant la cathédrale au fond des eaux ; cathédrale qui va toutefois, petit à petit, rejaillir des flots. Son jeu pianistique, incomparable et inspiré, dégage subtilement toute l’ambiance aérienne et les lumineux reflets du Wasserklavier de Berio, tout en le berçant d’accords cristallins.
La deuxième partie du concert dénote avec l’interprétation de la Sonate op. 2 de Brahms. La technique transcendante de la pianiste et sa virtuosité, qui semble sans limite, donne lieu à une interprétation de l’œuvre dans laquelle le temps semble suspendu. Hélène Grimaud a créé, tout au long du concert, une relation d’intimité avec son public par son jeu touchant, envoûtant, presque chimérique.
